​A vu The Code, saison 1, épisode 2

Malgré un titre pompeux au faux air sensationnaliste qui pourrait lui donner un côté complotiste du plus mauvais effet, The Code est une série plutôt intéressante sur la manière dont les mathématiques permettent de voir ce qui nous entoure d’un œil nouveau, ou du moins d’un œil différent. Comment les accords musicaux se retrouvent dans les dimensions d’une cathédrale, comment les nombres premiers évitent à certaines espèces de cigales de disparaître, comment le nombre Pi permet d’estimer la taille maximale des prises d’un pêcheur…

Une série à regarder dans l’optique inverse du Secret des Pyramides et autres documenteurs bas de gamme, non pour tenter de tout expliquer par les nombres, mais bien pour comprendre à quel point les mathématiques sont une partie intégrante de ce qui nous entoure : le monde n’a pas été créé sur mesure pour coller aux chiffres : les chiffres sont une représentation du monde.

Un épisode particulièrement intéressant à mettre en parallèle avec le film Ex_Machina traitant d’un sujet extrêmement similaire et mettant également en scène Domhall Gleeson.

Là où Ex_Machina se montrait particulièrement ingénieux et réaliste en basant la technologie d’intelligence artificielle sur les données à disposition de son concepteur par le biais du moteur de recherche qu’il possède – clin d’œil évident à Google qui met de gros moyens au service de sa recherche sur l’IA – cet épisode de Black Mirror intitulé Be Right Back envisage la solution alternative, à savoir utiliser les données publiquement accessibles d’une personne pour enrichir une IA jusqu’à être capable d’imiter fidèlement cette personne. Cette approche donne un androide imparfait qui, s’il se montre efficace dans son imitation de son modèle, présente vite des caractéristiques très basiques lorsqu’il se trouve en difficulté, retournant à des comportements purement logiques et rationnels pour répondre à des situations pour lesquelles il n’a aucun élément « d’origine » à disposition.

La différence avec Ex_Machina est aussi intéressante au niveau physique : si le film a choisi de rendre la gestuelle des androïdes remarquable en y ajoutant une dose de mécanique qui fait tiquer, Be Right Back fait le choix d’un androïde quasi impossible à distinguer d’un humain en dehors de ses réactions trop mathématiques. Ex_Machina s’ancre dans le réalisme en montrant un androïde à l’intelligence indissociable de celle d’un être humain, mais avec un comportement physique imparfait ; Be Right Back, comme les précédents épisodes, reste plus futuriste en offrant un androïde physiquement parfait mais doté d’une personnalité limitée par les données incomplètes qu’elle doit utiliser.

Bref, un thème particulièrement parlant pour moi, il y a quelques semaines encore, m’interrogeais avec des amis sur la prochaine arrivée d’IA qui, en utilisant nos historiques de recherche, nos publications sur les réseaux sociaux, nos courriels, nos vidéos et message vocaux, etc, pourraient théoriquement dresser de nous une copie numérique particulièrement fidèle à l’originale…

A vu Black Mirror, saison 1, épisode 3