Plus d’un mois après, voilà finalement le compte-rendu de cette virée dans mon paradis personnel : la presqu’île de Crozon. Cela faisait un bon moment que je n’y étais pas retourné, depuis début septembre 2010 si j’en crois les rushes de photos qui trainent sur mon disque dur externe et que je n’ai jamais publié, la dernière randonnée datant de pratiquement un an. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que cela fait du bien d’y retourner. Récit détaillé.

Préambule

Ce retour à Crozon était prévu de longue date, depuis au moins l’hiver précédent, suite au projet de Pascal − membre de Randonner Léger − de faire le tour de la presqu’île en famille pour les vacances de Pâques. J’avais proposé de les accompagner un bout de chemin, en plus de fournir un peu d’aide pour partager mes connaissances du parcours, aide et proposition qu’il a gentiment accepté. Partant de Crozon le lundi pour débuter leur tour par le nord, il était convenu que l’on se retrouve le jeudi à Camaret-sur-Mer pour poursuivre ensemble. Je n’avais pas prévu grand chose comme organisation, privilégiant l’improvisation.

1er jour : balade à Camaret-sur-Mer

Port de Camaret-sur-Mer
Port de Camaret-sur-Mer

Me voici donc parti tôt ce matin, pour pouvoir faire des courses en chemin et arriver suffisamment tôt à Camaret. Après un passage rapide au Leclerc de Crozon pour acheter des vivres de courses et quelques bricoles − pâtes à cuisson rapide, lait en poudre, muesli, saucisson aux herbes, amandes et abricots sec, etc − me voici au port de Camaret vers les 10h30 – 11h. Je suis bien en avance, j’en profite pour me balader sur le port, vers les épaves de bateaux, la Tour Vauban et la chapelle de Notre Dame de Rocamadour, l’occasion de faire quelques photos sur lesquelles j’ai pu tester du tonemapping sans HDR, j’aime le résultat mais ce n’est pas du grand art. Peu importe, c’est un test après tout. Je grignote dans la voiture à midi, il commence à faire faim, et me dit que de toute manière, après quelques jours de marche, Pascal et sa famille vont bien prendre leur temps pour avancer, et que vu ma connaissance du terrain et le fait que je me déplace certainement plus vite qu’eux, je peux aussi bien commencer le parcours tout seul. Ainsi quand Pascal me contactera, suivant l’endroit où ils se trouvent je pourrais les rejoindre facilement, après tout Camaret – Toulinguet – Pen Hir, c’est une pointe, revenir vers Camaret est assez rapide peu importe où l’on est.

13h, je me mets en route. Quel bonheur de fouler à nouveau ce sentier ! Je prends tout mon temps, après tout cela fait tout de même quelques mois que je n’ai pas marché, chômage et manque d’argent oblige (sans compter le manque de motivation qui résulte de mon changement de vision de la rando, j’y reviendrai sûrement un jour ici). J’arrive en une petite trentaine de minutes à la pointe du Grand Gouin, la vue est toujours magique et me rappelle parfaitement ce qu’elle était l’année dernière à la même époque, rien n’a changé. Une photo souvenir, bien moins réussie que celle de l’an dernier, mais cela marque le coup. Photos plus conceptuelles sur la suite, des fleurs, des avions, des hélicos de la Marine, des criques et anses en plan serré.

La pointe de Pen Hir et les Tas de Pois
La pointe de Pen Hir et les Tas de Pois

Le temps est intéressant, aussi ; un ciel pas vraiment plombé, mais pas vraiment clair non plus, un mélange qui rend bien sur certaines photos, moins bien sur d’autres. Il ne fait pas chaud, par contre, le soleil ne frappe que par intermittence et le vent est là pour bien rafraichir dès qu’on arrête de marcher… Heureusement, le léger dénivelé à grimper en permanence maintient, sinon en sueur, du moins en bon état, et le vent est le bienvenu pour respirer un peu après une pente un peu rude.

Une bonne pause à la pointe de Pen Hir fait du bien aussi, je rêvasse pendant un bon moment adosser à mon rocher à écouter distraitement les touristes de passages et quelques randonneurs papoter. J’ai en tête un morceau de Infected Mushrooms (Heavyweight, pour celles et ceux que cela intéresserait) qui colle bien à ce que je vois et l’ambiance que je me fais de ce lieu si particulier. J’obtiens des nouvelles de Pascal : la petite famille est épuisée, ils sont au camping de Camaret et montent les tentes. Rendez-vous est pris pour se retrouver un peu plus tard à la plage de Veryac’h, ça tombe bien je venais tout juste de me remettre en chemin pour revenir à la voiture ; je descends donc à la plage, c’est tout près. J’y passe une bonne heure à grignoter, somnoler, admirer le paysage imposant et prendre quelques photos. Nouveau coup de fil de Pascal, ils se mettent en chemin, parfait, ils en ont pour environ 45 minutes de route je pense. Sur un coup de tête, je jette mon sac sur mon dos et pars vers Camaret à marche rapide. Puisqu’ils vont mettre un petit moment à arriver, je vais en profiter pour aller récupérer la voiture, ainsi je serais de plein pied pour repartir après. Car la décision est prise, plutôt que dormir en vrac dans la voiture et commencer tout sale la randon le lendemain, je vais rentrer à la maison pour la nuit, ça me permettra de prendre une douche, passer une bonne nuit et être parfaitement d’attaque pour le début.

Récupérage de voiture et retour à Veryac’h, où j’arrive avant Pascal et sa famille, c’est donc bien eux que j’ai dépassé sur la route de Pen Hir un peu plus tôt. Nous faisons connaissance, le courant passe tout de suite, Pascal semble très ouvert et agréable, de même qu’Hélène et les deux enfants, Mathys et Lenny. Cela promet de bonnes journées à venir ! On ne s’éternise pas, ils sont fatigués et ont laissé leurs deux amies au camping, trop épuisées pour avoir envie de faire 1h30 de marche pour pas grand chose, je les comprends ! Un nouveau rendez-vous est pris pour le lendemain, et nous nous quittons, eux pour le camping, moi pour la maison.

2nd jour : début de randonnée, Kerloc’h − Lostmarc’h

Je téléphone à Pascal vers 10h15, je suis en voiture au niveau de Telgruc-sur-Mer, un peu à la bourre, mais tout va bien : ils sont à peine partis du camping. Cela me laisse le temps d’aller jusqu’à la pointe de l’île Vierge pour cacher un ravitaillement : 3L d’eau. Bon, je me plante légèrement dans mon estimation de la distance parcourue, ma cache sera donc quelques centaines de mètres avant la pointe, bien à l’ombre derrière un petit muret en pierre. Parfait. Je passe par Lostmarc’h au retour, où je vais à nouveau cacher deux bouteilles d’eau dans un buisson. Il est temps d’aller garer la voiture.

Plage de la Palue, pointe de Kerdra et cap de la Chèvre
Plage de la Palue, pointe de Kerdra et cap de la Chèvre

J’hésite un instant à laisser la voiture à Morgat, mais la flemme de devoir grimper la longue route en pente jusqu’à Crozon m’en dissuade, comme à chaque fois. En plus, Pascal ayant garé sa voiture à Crozon, autant faire de même. Je me gare donc au même endroit que d’ordinaire, vérifie une dernière fois le sac, et me mets en marche. Rien de pittoresque, juste les quelques centaines de mètres pour rejoindre la route de Camaret, peu après le carrefour de la Gendarmerie à Crozon, le stop marche bien en général à cet endroit.

Je dis en général, car cette fois je bats tous les records : moins de 90 secondes d’attente, la quatrième voiture est la bonne. Un jeune homme fort sympathique, je lui donne 26-28 ans. Mais je commets une grossière erreur : c’est un gars du coin, né ici, donc quand je lui demande de me déposer à « la plage un peu plus loin, vers le Goulien, toussa », il me prend au mot et me dépose au Goulien. C’est-à-dire complètement de l’autre côté de l’anse de Dinan… Il va donc falloir que je me cogne toute la plage à pied dans l’autre sens pour arriver à Kerloc’h. Idiot que je suis, d’autant que ce jeune homme allait à Camaret, il aura donc fait un bon gros détour par de minuscules routes à travers les hameaux, pour rien. Bref, j’arrive tout de même à Kerloc’h, ou du moins à la plage, je me pose en plein milieu et casse la graine en attendant les autres. Pascal m’a rappelé, ils sont en chemin, lentement mais sûrement. J’en profite pour commencer ma dix-septième lecture de Cyrano de Bergerac, une valeur sûre, et sommeiller un peu au soleil.

Je ne me souviens pas vraiment vers quelle heure la petite troupe me rejoint, probablement vers 14h, mais peu importe ; les présentations sont vite faites, et c’est l’heure du repas, j’aurais pu attendre, finalement. Une petite heure de pause fait du bien à tout le monde dans le groupe, aérer un peu les pieds, manger, souffler, les deux amies de Pascal et Hélène, Frédo et Christine, en ont bien besoin. Pas habituées à marcher autant, leurs pieds les font souffrir, elles arrêteront peu après dans la journée pour poursuivre en voiture, nous rejoignant pour les repas et le bivouac. Nous nous mettons en chemin vers 15h, avec pour contrainte d’emprunter le GR pour franchir l’anse de Kersiguénou : la marée est haute, impossible de passer par la plage, en tout cas avec le groupe. Cela tombe rien, je n’ai jamais emprunté cette partie du sentier.

Château de Dinan
Château de Dinan

L’ambiance est excellente, les enfants posent pleins de questions, le paysage est magnifique comme toujours, et la météo clémente : le soleil est bel et bien là, les mains de Pascal le sentent d’ailleurs clairement. Un hélicoptère de la Marine passe si près de nous qu’au 300mm je ne peux cadrer que la moitié de l’appareil, Mathys fait coucou de la main, les militaires répondent, joyeuse ambiance. Arrivés au bout de la plage du Goulien, décisions est prise de se séparer : Christine, Frédo et Mathys restent à la plage pour se reposer tandis que Pascal, Hélène, Lenny et moi-même continuons le GR vers la pointe de Dinan.

Le vent est toujours là, le soleil aussi, et nous discutons de tout et n’importe quoi. Avec Pascal et Hélène la discussion est plus axée photo, informatique, randonnée et vie d’adulte, avec Lenny c’est plus histoire, militaire et médiévale de la région, armée française, contexte international et jeux vidéos. Le temps passe vite, la vue de la pointe de Dinan est toujours aussi impressionnante, aujourd’hui on voit même très distinctement la pointe du Raz, le phare de la Vieille, le Tévennec et même l’île de Sein !

Mais la fatigue commence à se faire sentir pour la famille, les kilomètres s’enchainent depuis des jours et aujourd’hui sera le record avec dans les 17kms parcourus. Nous avançons vers Lostmarc’h où Pascal doit récupérer la voiture pour aller chercher les deux dames et Mathys, Hélène, moi-même et Lenny attendons sur le parking. Le bois est tout près, et après quelques petits passages dans les sous-bois, nous sommes arrivés. Déballage de matériel, installation de campement et discussions. J’observe le montage des Shangri La 3 utilisées par le groupe, ainsi que la tarp Décathlon de Pascal, pendant que tout le monde reste un peu incrédule devant mon bivouac, classique du coin : un sursac étanche, un sac de couchage et c’est tout ! Repas, quelques photos, nouvelles discussions, et il est temps de se mettre au lit. Il n’est pas si tard, mais il fait déjà sombre, et la Lune est déjà haute dans le ciel… Bonne nuit les petits !

3ème jour : milieu de randonnée, Lostmarc’h − Saint Norgart

Vue de mon bivouac au petit matin : nuit à la belle étoile
Vue de mon bivouac au petit matin : nuit à la belle étoile

Nuit très agréable, cela fait du bien ! J’ai mis un moment à m’endormir, observant la Lune se déplacer, disparaissant derrière les troncs des pins pour réapparaitre quelques instants après de l’autre côté. J’ai eu un peu froid au petit matin, juste avant le levé du soleil, j’avais mal agencé mon couchage… À force de me retourner, le sac de couchage est en vrac et ne me couvre plus totalement. Heureusement, avec mon sac à viande improvisé avec un drap polaire, tout va bien : en le remontant un peu il me recouvre intégralement la tête, je peux respirer à travers dans garder d’humidité, et il me tient bien chaud. Système validé pour la suite ! Une fois extirpé du sac, il est temps de préparer le manger. Je laisse Mathys avec des yeux ronds devant mon petit-dèj : une tasse de thé, puis deux tasses de muesli, que je lui présente en rigolant comme mes trois petit-déjeuners habituels. Un invité est là ce matin, un jeune labrador noir qui a sournoisement quitté son maître promeneur pour venir jouer avec nous. Il nous suivra jusqu’à la voiture à Lostmarc’h.

Nous nous mettons en route vers 10h30, après avoir tout remballé. Le chemin nous amène à la plage de Lostmarc’h puis celle de la Palue, ma plage adorée. La marée est basse, ce qui est excellent car nous pouvons en profiter pour parcourir la plage de tout son long. Nous ferons de nombreux détours, ceci dit, pour éviter les zones trop meubles qui nous tremperaient les pieds. Un vrai petit labyrinthe par endroits ! Une petite escalade de dune au bout de la plage pour rattraper le sentier, et nous voilà sur Beg Goul ar Mor, puis Beg ar C’houbez, puis la pointe de Kerroux et finalement le cap de la Chèvre. Nous zappons une partie de la pointe pour ne pas scier les jambes des enfants, il est déjà près de 14h et il faut retrouver les dames pour le repas. Nous les rejoignons sur le parking du cap après un petit détour par la pointe, le bunker, le mémorial et le sémaphore. Il nous faut maintenant trouver un endroit à l’ombre pour manger, ce qui n’est pas une mince affaire dans ce coin de la presqu’île… Le soleil cogne bien maintenant, tout le monde a très chaud. Nous optons finalement pour un sentier en pente qui descend vers les fameuses ruines mystérieuses qui se trouvent sur la face est du cap, et à propos desquelles je n’ai encore rien trouvé comme infos. Frédo et Christine se sont surpassées : elles nous ont ramené des tomates et des fraises, de Bretagne s’il-vous-plait !

Il ne nous faudra qu’une petite heure de marche supplémentaire pour rejoindre le coin que je visais pour bivouaquer, un autre petit bois de pins qui, s’il est moins isolé que celui de Lostmarc’h, est aussi moins protégé du vent. Mais bon, c’est le dernier soir… Pascal et moi nous éclipsons un moment pour aller récupérer nos ravitaillement d’eau, puis je reste avec Mathys pendant que le reste de la troupe va retrouver Frédo et Christine et récupérer les affaires à la voiture pour la nuit. Montage d’abris, repas, les dames ont ramené des bières, donc apéro ! Comme hier, je mange avec mon couteau pour cuiller, puisque j’ai oublié cette dernière. Finalement on mange très bien avec seulement un couteau, même des pâtes, de la semoule ou du muesli… Un truc de moins à porter ! Une petite veillée contes qui s’improvise sous l’une des Shangri La, au programme : plusieurs contes qui m’interpelleront, surtout par le langage utilisé, dans lequel je reconnais le patois vendéen que parle ma famille. Soirée très agréable entre histoire et odeurs de pieds !

4ème jour : fin de randonnée, Saint Norgart − Crozon-Morgat

Pointe de la Grande Roche
Pointe de la Grande Roche

J’ai finalement passé la nuit sous la tarp de Pascal, histoire de tester, cela faisait un moment que je n’avais pas dormi avec un abri sans nécessité. À Brocéliande en août il pleuvait, mais avant, je n’ai pas souvenir d’avoir utilisé de tarp depuis… Crozon à la Toussaint 2009, je crois. En tout cas je n’ai pas eu froid, reste maintenant à savoir si je dois revenir à l’abri ou simplement améliorer mon couchage, à choisir je préfère la seconde possibilité, dormir à la belle étoile est vraiment un plaisir inégalable.

Cette fois nous partons plus tôt, faisant un petit détour pour ramener une partie des affaires à la voiture et y raccompagner Frédo et Christine. Il ne reste plus beaucoup de chemin avant le port de Morgat et la fin de la rando, les jambes sont légères mais le cœur est lourd d’anticiper le retour à la réalité. La première partie du trajet est toujours aussi magique, sentier en haut de falaise dans la clarté matinale parmi les pins, les rochers et les ajoncs. Nous croisons un peu de monde aujourd’hui, d’ailleurs, on voit que l’on est dimanche. Décision est prise de zapper les dernières portions du GR ; les jambes sont un peu fatiguées, et les deux derniers passages de longs escaliers à grimper et de pentes abruptes et poussiéreuses m’ont laissé des souvenirs, je n’ai pas vraiment envie d’imposer ça aux enfants (ni aux parents ou moi-même, d’ailleurs) ; nous passerons donc par les longs chemins carrossés en ligne droite vers Menez Kador pour rejoindre le phare et la pointe de Morgat. Rapide passage dans les rues, et nous voilà au port de Morgat où nous retrouvons Christine et Frédo pour aller pique-niquer sur la plage.

Après avoir fini les restes et siesté quelques minutes dans mon cas, nous allons prendre un café en terrasse avant de nous séparer, puisque Christine et Frédo prennent la route immédiatement après pour regagner leurs foyers. Nous nous souhaitons bonne route et continuation, et poursuivons à cinq, Pascal, Hélène, Lenny Mathys et votre serviteur, jusqu’à Crozon. Histoire de ne pas prendre la route principale, nous passons par les petites rues, et arrivons à la voiture familiale sur le coup de 16h30. Adieu rapide, mêmes vœux que précédemment, et voilà, la randonnée est finie. C’est rapide, un peu brutal, même, mais c’est comme ça. Il me faudra quelques minutes seulement pour rejoindre ma voiture qui finalement n’était vraiment pas loin, et voilà, je pose mon sac. Il est à peine 17h.

Épilogue

Après ces quelques jours sur la presqu’île, le retour à la réalité est un peu brutal, effectivement. Passage au Leclerc pour remettre un peu d’essence dans la voiture, et je prends la route de la maison… Avant de craquer quelques kilomètres plus loin et de faire demi-tour. Je suis là, il est tôt, il fait beau : je retourne au cap de la Chèvre. Je veux descendre en bas, tout en bas du cap. Je choisis la crique de Feunteunigou, la plus accessible a priori. Bon choix : le sentier n’est pas trop escarpé et on peut relativement facilement accéder au fond de la crique en descendant un éboulis en pente douce à travers lequel suinte de l’eau qui dévale la falaise comme en plusieurs endroits. Et quelle vue une fois en bas… Une crique d’une petite centaine de mètre de large, pas plus, écrasée par des falaises de soixante à quatre-vingt mètre de haut, sur trois côtés, et en face, l’océan et le soleil brûlant de la fin d’après-midi. Des galets brassés par le ressac, d’énormes blocs de roches qui se sont un jour détachés de la falaise, voilà le fond de la crique.

Fond de la crique de Feunteunigou
Fond de la crique de Feunteunigou

Je passe un long moment là à rêvasser, lisant un peu, parcourant la plage plusieurs fois d’un bout à l’autre, prenant des photos. Les galets qui d’en haut semblent normaux sont en réalité des blocs si lourd que je ne les fait pas bouger en marchant dessus, ils doivent peser mon poids.

L’idée de base était de tenter quelques photos à long temps de pose, pour obtenir cette vue si spéciale des vagues, mais il était beaucoup trop tôt et l’idée de devoir escalader la falaise dans l’obscurité ne me tentait pas plus que ça. Une autre fois peut-être. Je suis donc remonté avant d’aller jusqu’à la pointe de Dinan dans l’espoir de voir un beau couché de soleil sur la pointe de Pen Hir, ce qui fut effectivement le cas. La descente sur la plage était un peu plus galère, mais pas la remontée. Un petit passage en haut du Menez Hom sur le retour pour faire quelques photos de nuit, intenable avec le vent glacial qui soufflait là-haut à 22h30, et me voilà de retour à la maison. Jusqu’à la prochaine fois.