… ou le récit d’un festival à Elven (c’est nul, je sais).
Alors, après la folle conférence de vendredi soir[1], il fallait bien une bonne nuit de sommeil pour se requinquer en prévision de la non moins folle journée du lendemain. Journée qui commence par un ratage de réveil, pas vraiment une nouveauté, on maîtrise, suivit d’un aller-retour au magasin faire un brin de ravitaillement gastronomique. Puis retour à la voiture, direction Elven pour le festival où j’arrive vers 10h15. Un peu en avance donc.
Plus qu’un peu, même, il y a juste le personnel de la bibliothèque et les organisateurs du festival, et quelques visiteurs. Un petit café offert, et voilà Yves Frémion qui arrive, bientôt suivit par les autres intervenants, donc l’invité d’honneur John Lang et Franck Guillois, qui ont fini de manger leurs crêpes au chocolat après avoir gouté au réveil rural par le tracteur sous les fenêtres de l’hôtel. On fini le café, et on se dirige vers la petite salle pour la première conférence.
- Francis Saint-Martin : la BD populaire ancienne
La première conférence, articulée en deux parties, porte sur un historique de la bande dessinée de son invention (ou presque) jusqu’à en gros les années 1960. Très intéressant, comment la bédé a évolué dans le regard des gens, comment elle a été utilisée, etc, le tout illustré de nombreuses photos des œuvres citées (Francis Saint Martin est un grand collectionneur).
Je (re)découvre certaines bédés oubliées, comme le [url= »http://fr.wikipedia.org/wiki/Sapeur_Camember »]sapeur Camember[/url], [url= »http://fr.wikipedia.org/wiki/Bécassine_(bande_dessinée) »]Bécassine[/url] ou encore les [url= »http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Pieds_Nickelés »]Pieds Nickelés[/url]. On ne parle pas ici des Spirou et autres Tintin, quoique le sujet est inabordable sans en faire mention du travail d’Hergé, ce qui sera rapidement fait vers la fin. On s’intéresse plutôt à l’évolution technique, les formats et mode de présentation, leurs intérêts, pourquoi ils sont utilisés (exemple de la longue absence des bulles dans la BD française), etc etc. Donc, très instructif et intéressant.
Tout cela a duré plus longtemps que prévu, et après une petite pause mise à profit par l’incorrigible Yves Frémion pour apporter quelques précisions à l’exposé de son collègue, on continue pour la suite et fin de la conférence. Il est bientôt 12h30 passé, temps d’aller manger : direction l’Intermarché pour l’achat d’un sandwich. Retour vers 14h15 à la bibliothèque, déjà du monde, un peu plus que ce matin. Une petite photo souvenir avec Knarf, et chacun se trouve une place pour la conférence qui va débuter.
- John Lang : Naheulbeuk et le roman populaire
(si jamais je retrouve le titre complet, je vous le met, il vaut son pesant de cawouëtes)
Voilà donc que se présente la raison principale de ma présence ici aujourd’hui : la conférence de John Lang. Pas réellement de thème, plutôt une simple présentation de qui est cet auteur sorti de nulle part il y a quelques années, et qui maintenant vit des recettes d’un produit qu’il a commencé à distribuer gratuitement sur internet il y 8 ans.
Moi qui connais, écoute et apprécie les créations de PoC depuis de nombreuses années, j’en apprend un peu plus sur le personnage : son enfance bercée par les romans de science-fiction qui s’échangeaient dans la cours de récré, sa lutte contre l’enseignement voulant le convaincre de la médiocrité du genre, son choix de ne rien faire de sa vie pour continuer à lire et faire ce qu’il aime, et le cheminement naturel vers le jeu de rôle. Comment Internet a amené la découverte qu’il n’était pas isolé, et ainsi l’apparition des tout premiers enregistrements de ce qui deviendra Naheulbeuk.
Maintenant que le phénomène a pris de l’ampleur, John Lang nous explique comment il tente d’insuffler aux jeunes le gout et l’envie de lire, comme la SF a opéré pour lui dans sa jeunesse. Tout le monde n’adhère pas dans le public, mais le fait est là : cela a fonctionné pour lui, et cela fonctionne sur beaucoup de ses lecteurs. Comme quoi, faire des débilités audio peut aider (modestement) l’humanité :b:
Il y a beaucoup de monde dans la salle, dont plusieurs groupes de jeunes arrivés à la bourre (bien joué les gars), on pose quelques questions, et on apprend notamment que le nom Naheulbeuk n’a vraisemblablement pas d’origine connue… c’est un nom débile qui ne veut rien dire, donc potentiellement in-plagiable, et qui a été totalement improvisé.
Le premier épisode a été enregistré sans réelle écriture, presque toutes les répliques étant enregistrées à la volée (attention : ici on parle de la première version de l’épisode, la version en ligne est la 3ème mouture[2]). Arrivé au nom, il fallait bien trouver quelque chose, et «Naheulbeuk» est venu naturellement. Une hypothèse est que cela vient de Donald Duck, mais on se demande ce que Donald irait fiche dans un donjon. Déjà qu’on se pose la question pour les aventuriers…
À noter une question pertinente de Knarf portant approximativement sur «pourquoi PoC s’acharne sur les personnes de petite taille», et c’est déjà la fin de cette conférence, les 90 minutes sont passées bien vite.
- Yves Frémion : la BD populaire depuis les années Pilote
John Lang regagne sa place dans le public et sans transition, on passe à l’intervention de monsieur Yves Frémion, célèbre notamment pour son implication dans Fluide Glacial.
Encore une conférence très intéressante, puisque cette fois on traite déjà un peu plus d’un domaine que je connais un peu, la revue [url= »http://fr.wikipedia.org/wiki/Pilote_(périodique) »]Pilote[/url] de (entre autres) Goscinny et Uderzo (qu’on ne présente plus), et Charlier, le papa de Buck Danny, Tanguy et Laverdure, Blueberry, la Patrouille des Castors… bref un peu plus le type de BD que j’ai lu étant plus jeune, et lis encore actuellement (au moins les Buck Danny, je devrais me remettre aux Tanguy et Laverdure…). Peu de chose à ajouter sur cette conférence, qui poursuit parfaitement le sujet abordé en première heure le matin par Francis Saint Martin.
- Intermède discussion, photos débiles, dédicaces et saucisses au chou
Il est 16h15, une petite pause est de mise. Je m’approche de manière subrogative (en tapinant) de l’attroupement qui s’est formé autour de John Lang, occupé à signer ses petites cartes inutiles aux motifs des couvertures des romans. Un dessin accompagne une petite phrase et une signature au dos. Une fois la foule hystérique rassasiée, nouvelle petite photo souvenir avec PoC cette fois, devant une travée de livres, pour faire croire qu’on est des gens sérieux nous, quand même.
On discute un peu de tout et n’importe quoi ; les romans, la difficulté de créer des épisodes audio pour tout, l’impossibilité total d’adapter la Couette de l’Oubli de cette manière, à moins d’en faire un roman-audio, l’écriture en général, le jeu de rôle Naheulbeuk, les compte-rendus de parties qu’il reçoit et qui s’avèrent tout aussi débiles que la véritable aventure audio, la bêtise des gros distributeurs pas foutu de distribuer correctement les produits, la disponibilité des disques du Naheulband en vente pour le concert à Briec en février, les tshirts… et il est déjà temps de reprendre nos places pour la prochaine conférence.
- Richard D. Nolane : les collections du Fleuve Noir en BD
Richard D. Nolane nous parle des différentes collections de la maison d’édition Fleuve Noir, et de leurs adaptations en bande dessinée. Plutôt obscure pour moi, trop jeune pour avoir lu tout ça… et les méthodes de l’époque n’aident pas : la mode semblait être à mélanger complètement les séries, changer régulièrement la présentation des couvertures, produire des séries qui se concurrencent entre elles et n’aboutissent jamais… un exposé intéressant tout de même à suivre même sans les connaissances nécessaires.
- Jean-François Merle : les éditeurs de BD populaire
Dernière conférence de la journée, celle de Jean-François Merle consacrée aux différents éditeurs de bédé populaire. Pas grand chose à raconter puisqu’à vrai dire, Yves Frémion et Francis Saint Martin avaient déjà bien développé le sujet…
- Buffet, remise de prix et discussions
Et on arrive à la fin de cette journée de conférences. La salle se vide rapidement et les rangées de chaises sont mises de coté pour libérer l’espace ; on amène les petits fours et les bouteilles 😎
Quelques photos, quelques discours, puis c’est la remise du prix du festival, décerné cette année à Pierre Bordage pour son roman Le Feu de Dieu. La cérémonie achevée, on se dirige vers le buffet; l’occasion de trinquer avec John Lang et de poursuivre un brin la discussion à bâtons rompus entamée précédemment, avec plusieurs amateurs de Naheulbeuk. Il en ressort pleins de choses, petits détails intéressants impossibles à lister… on y parle, entre autres, de la musique et des instruments celtiques, des mésaventures de PoC pour s’entrainer à la bombarde en plein Paris, de sa rencontre avec Eluveitie, de l’origine du nom «Dlul», et plus généralement des noms utilisés dans Naheulbeuk, des projets à venir pour l’univers de la Terre de Fangh, des nanards qu’il faut absolument voir, etc etc… Une anecdote ? les nains de trinquent pas quand ils boivent : comme ils n’aiment pas les autres, par principe, ils trinquent pour eux-mêmes.
Et voilà, cette longue journée se termine, il est 20h, heure pour tout le monde d’aller casser la croute, il fait faim ! mais rendez-vous est prit pour le pour le lendemain, à l’occasion de la séance de dédicace organisée.
[ref]:1: voir article précédent : [url= »?p=127″]Conférence chaotique[/url].
:2: voir les fiches d’épisode sur le site de PoC : [url= »http://www.penofchaos.com/warham/donjon-episodes.htm#1″]épisode 1[/url].[/ref]
La suite au [url= »?p=331″]prochain épisode[/url].