Je quitte Hervé et Céline tard encore ce matin ; Céline part travailler vers 9h et Hervé m’accompagne jusqu’au centre sur l’un de ses vélos en bois ; il va boire son café comme chaque matin.

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Je traverse la Gironde et me lance à 10h30 sur les routes landaises. Connaissant les pistes cyclables de la région j’opte pour les départementales plus roulantes… ou pas. Du beau bitume bien lisse qui permet d’avancer vite, mais un léger vent chaud souffle à contre contre-sens, juste ce qu’il faut pour empêcher d’avancer tranquillement, rendant assez pénibles ces longues lignes droites et plates sur des kilomètres et des kilomètres.

J’arrive à Vendays-Montalivet à midi pétante, parfait pour la pause déjeuner après une petite trentaine de kilomètres vite avalés. Repas à base de muesli au parc face à la mairie, petit passage par la jolie église et direction la bibliothèque pour quelques heures de lecture jusqu’à 15h30. Nouvelle halte à l’église pour échapper à la fournaise dehors, et c’est reparti pour une heure de route ennuyeuse dans le vent brûlant… À Hourtin, je me lance et demande à l’église à la dame qui s’occupe des fleurs si elle connait un petit coin où passer la nuit ; une petite heure de discussion plus tard avec elle et une autre dame qui s’occupe un peu de l’église, on me trouve une maison en rénovation chez un paroissien. Ouvert à tous les vents, avec un toit tout neuf, mais vu la chaleur, c’est parfait ! C’est apparemment une ancienne grange chez un vieux monsieur qui a fêté ses noces de diamant la semaine passée. Poussiéreux, dû au ciment brut du sol, un peu galère pour se laver avec un vieux lavabo, j’aurais peut-être préféré tenter le stade, finalement… mais face à tant de générosité et de bienveillance de la part des gens d’Hourtin je ne veux pas faire l’affront de refuser et de partir.

Réflexion intense ce soir, j’ai de fait été intronisé pèlerin de part ma demande d’hébergement et mon voyage vers St-Jacques de Compostelle. Mais suis-je vraiment pèlerin ? Après tout, je fais ce voyage pour lui-même, sans même pour but ultime de le finir mais bien de profiter du voyage ; Santiago ou ailleurs, est-ce si important… Est-ce seulement l’occasion de fouler un sentier balisé et emprunter depuis des siècles par des millions d’hommes et femmes, par commodités ? Un peu… mais pas que. Bref, je n’en sais rien. La réponse les jours suivants, peut-être. Ou pas.

En attendant, voyager seul est vraiment dur, la solitude pèse et revient chaque fois plus forte après chaque nouvelle rencontre, je crois que je ne suis pas fait pour voyager longtemps seul, il faudra prendre cela en compte pour la suite. Lénaïc, c’est quand tu veux pour la prochaine !

[url=http://tinyurl.com/3943mvq]Total, 60 km[/url]